Promenons-nous dans les bois by Bryson Bill

Promenons-nous dans les bois by Bryson Bill

Auteur:Bryson, Bill [Bryson, Bill]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Voyage
ISBN: 9782228907507
Éditeur: Payot et Rivages
Publié: 1998-05-04T13:55:55+00:00


Chapitre 12

Je me serais attendu à ce que Katz soit insupportable au lever, mais il était d’une bonne humeur surprenante. Il m’appela pour prendre un café et je sortis de la tente, éreinté, en manque de sommeil.

« T’es en forme ? T’as l’air du diable », dit-il.

« Je n’ai pas assez dormi », dis-je. Il acquiesça. – « Alors, tu crois que c’était bien un ours ? »

« Vas donc savoir. » Tout-à-coup, je pensai au sac de nourriture – c’est ce qui attire les ours habituellement – et je levai la tête pour le voir ; il était bien là, suspendu à une branche à 4 m environ du sol, environ 20 m plus loin. Un ours bien décidé aurait pu s’en emparer. En fait, ma grand-mère aurait pu aller le quérir.

« Peut-être pas un ours », dis-je un peu déçu.

« Bien, tu sais ce que j’ai ici, en cas de besoin ?, dit Katz en donnant une tape évidente sur sa poche de chemise. Un coupe-ongles – parce qu’on ne sait jamais quand le danger peut se présenter. J’ai appris ma leçon, crois-moi, petit ! » Puis il pouffa de rire.

Nous sommes donc retournés dans les bois. Sur presque toute la longueur du parc national Shenandoah, le SA suivait de près le Skyline Drive et le croisait souvent, bien que la plupart du temps nous le devinions à peine. Souvent, nous avancions péniblement dans la forêt profonde et subitement une automobile passait à travers les arbres à 12 ou 15 m devant nous – une vue toujours surprenante.

Au début des années 30, le Potomac Appalachian Trail Club – l’enfant chéri de Myron Avery et, pendant longtemps, indissociable de l’Appalachian Trail Conference (l’association même du Sentier des Appalaches) – eut à subir les attaques d’autres groupes de randonneurs, en particulier du noble Appalachian Mountain Club in Boston, pour avoir refusé de s’opposer à la construction du Skyline Drive dans le parc. Piqué par ces réprimandes, Avery envoya à MacKaye, en décembre 1935, une lettre remplie d’injures, ce qui mit fin officiellement – bien que de façon superficielle – au lien de MacKaye avec le SA. Les deux hommes ne se sont plus parlé, quoique, à sa décharge, MacKaye fit un éloge marqué d’Avery lors du décès de ce dernier survenu en 1952 et qu’il a souligné généreusement la contribution essentielle de ce dernier à la construction du sentier. Beaucoup de gens n’apprécient pas la présence de la route, mais Katz et moi la trouvions bienvenue.

Fréquemment, nous quittions le sentier et marchions pendant une ou deux heures sur la route. Comme c’était encore tôt en saison – nous étions au début d’avril – peu d’automobiles y circulaient ; le Skyline Drive devenait pour nous une sorte de sentier secondaire, large et bien pavé. C’était un phénomène tout nouveau que d’avoir du solide sous les pieds, et très agréable de se retrouver en plein air, au grand soleil, après des semaines passées dans la forêt impénétrable. Les automobilistes ont certainement une façon de vivre plus douillette et protégée que nous.



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